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Création d’entreprise : Quels sont les secteurs gagnants ?

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Malgré la crise extrêmement sévère que traverse le monde actuellement, les entrepreneurs Français ne baissent pas les bras. En effet, le nombre de création d’entreprises, après avoir battu des records en 2019, a continué sur sa lancée en 2020 enregistrant même une progression de +4,5 % sur douze mois. Quels secteurs ont particulièrement tiré leur épingle du jeu en 2020 ?

Les chiffres publié de la création d’entreprise

Les périodes de confinement n’ont pas entamé le moral des nouveaux entrepreneurs puisque nombre d’entre eux en ont profité pour se lancer.

Après une baisse du nombre de créations d’entreprises entre janvier et mars, suivi d’une véritable chute en avril (–33,5 % après –25,4 % en mars), le mois de mai connaît un formidable rebond. En effet, en mai 2020, le nombre de créations d’entreprises tous statuts confondus a augmenté de +59,6 % puis de +38,2 % au mois de juin. Les créations d’entreprises avaient retrouvé leur niveau d’avant crise sanitaire.

Après avoir connu une légère baisse de 0,2 % en octobre, la création d’entreprise est repartie à la hausse en novembre (+0,9%) dans un contexte de nouveau confinement. D’après les chiffres de l’Insee, le nombre cumulé de créations d’entreprises sur les mois de septembre à novembre est en hausse de 19 % par rapport à 2019 et de 4,5 % sur 12 mois.

Ce sont toutefois les entreprises individuelles qui tirent leur épingle du jeu avec une forte augmentation (+7,4%) tandis que le nombre de sociétés créées diminue de 3,2 %. Le nombre d’entreprises individuelles atteint 74,5 % du total des entreprises créées au cours des 12 derniers mois.

Pour information, suite à une erreur identifiée dans les statistiques de création d’entreprises depuis 2015, le partage des créations entre micro-entrepreneurs et hors micro-entrepreneurs n’est plus effectué jusqu’à ce que les données soient corrigées. 

Création d’entreprise : quels secteurs d’activité ont connu les plus fortes hausses ?

En dépit des gros ralentissements, voire de l’arrêt, des chantiers lors du confinement du printemps qui avaient donné lieu à un fort recours au chômage partiel et à la chute du nombre de contrats intérimaires, c’est le secteur du BTP qui enregistre la plus forte hausse du nombre de création d’entreprises en novembre : +16,5%. D’après les chiffres de l’Insee, le secteur des travaux d’installation électrique est particulièrement concerné par ces créations d’entreprises

Le secteur « transports et entreprosage » est particulièrement porteur avec une hausse de 6,5 % de créations d’entreprises. C’est notamment le sous-secteur des « autres activités de poste et de courrier » qui connaît la hausse est la plus importante avec 14 700 créations d’emploi sur la période septembre à novembre 2020.
Rien d’étonnant à cet essor puisque les activités de livraison à domicile ont augmenté à partir du premier confinement, notamment avec la fermeture des magasins non essentiels et des restaurants.

Certaines entreprises qui avaient une activité de traiteur, voyant leur chiffre d’affaire s’effondrer avec l’interdiction des événements (séminaires d’entreprise, mariage etc) ont également crée une branche de services de livraison à domicile.

Autre secteur portant le dynamisme de la création d’entreprises : l’activité d’information et de communication. Les technologies de l’information et du numérique ont le vent en poupe puisque le nombre de créations d’entreprises a augmenté de +7,6 %, principalement des entreprises individuelles de programmation informatique, de conseil en systèmes d’information et de logiciels informatiques. 

Les métiers dits « du chiffre », comme les comptables, les spécialistes des ressources humaines ou de la finance ou de la paie ont bien résisté à la crise.

Dans un contexte où la croissance recule de -10 % en 2020, le nombre d’emplois supprimés devrait atteindre 800 000, la création d’entreprises ne s’est pas arrêtée pour autant. Une étude menée par Harris Interactive pour la Fondation Entreprendre montre que 45 % des Français interrogés aimeraient se lancer dans l’entrepreneuriat, 50 % d’entre eux considérant cette voie comme une alternative professionnelle intéressante compte tenu du contexte actuel.

 Et le nombre de faillites d’entreprises ?

L’année 2020 a été particulièrement rude pour les commerces de proximité. Nombre d’entre eux ont été frappés d’une fermeture administrative une bonne partie de l’année, entraînant des difficultés pour toute la chaîne (secteurs S et S1 notamment). Pourtant, le nombre d’ouvertures de procédures collectives est en recul de presque 40 % par rapport à 2019. La situation est complètement paradoxale mais elle s’explique aisément par les divers dispositifs d’aides que l’État alloue aux entreprises depuis le mois de mars (PEG, exonérations de cotisations, fonds de solidarité etc.) ainsi que par le très large recours au dispositif d’activité partielle.

Entre le 1er septembre et le 30 novembre 2020, 7465 procédures collectives ont été ouvertes, soit 37 % de moins qu’à la même période en 2019.

Sur l’année 2020, on enregistre 15 000 enregistrements de procédures collectives de moins que l’année précédente, soit un recul de -37,1 %. Les secteurs touchés de plein fouet par les interdictions d’ouverture au public (restauration, hôtellerie, événementiel, loisir, culture …) n’ont pas enregistré plus de défaillances d’entreprises que les autres. 

Hélas, il n’y a pas de quoi se réjouir de ces chiffres. En effet, certains spécialistes estiment que l’État a procédé à une véritable mise sous perfusion de toutes les entreprises sans distinction. Ainsi, certaines sociétés, non rentables, qui auraient probablement dû arrêter leurs activités cette année ont vu leur vie se prolonger artificiellement grâce aux aides étatiques.

Ce qui se profile dès à présent c’est que la gravité des procédures collectives s’accentue. La part de liquidations judiciaires par rapport aux procédures de sauvegarde et de redressement judiciaire est en hausse et représentaient 75,8 % des défaillances d’entreprise entre le 1 er septembre et le 30 novembre.  

Entre une création d’entreprise dynamique et un nombre de défaillances d’entreprise en fort recul, l’année 2020 fut moins catastrophique que ce que l’on pouvait attendre. Toutefois l’année 2021 devrait s’avérer particulièrement cruciale pour l’ensemble de l’économie et plus particulièrement pour les secteurs les plus durement touchés par la crise sanitaire.

 

Sources : ici et et encore .

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