Quelle est l’évolution du nombre de créations d’entreprises en 2021 ?

Création Entreprise

En 2020, le PIB en euros constants a reculé de 7,9% et le revenu national brut (RNB) a perdu 6,1%, ce qui constitue une chute historique. Dans le même temps, les Français n’ont jamais créé autant d’entreprises puisque leur nombre a augmenté de 4% par rapport à 2019, qui marquait déjà une année record.

Qu’en est-il en 2021, année encore marquée par un confinement, des couvre-feux et la mise en place du passe sanitaire ? Les défaillances d’entreprises sous perfusion sont-elles déjà en cours?

Examinons les dernières statistiques plus en détail afin de comprendre les réalités du paysage entrepreneurial Français.    

Les chiffres de la création d’entreprise

Jusque-là, 2021 signe encore un nouveau record de création d’entreprise. En dépit de la crise sanitaire, la tendance ne se dément pas. Revenons sur les chiffres. 

La création d’entreprises en France en  2021

Au 1er trimestre 2021

La création d’entreprise sur le 1er trimestre 2021 progresse fortement par rapport au 1er trimestre 2020 : + 31%. Ce dynamisme s’inscrit dans la tendance à la hausse observée depuis la fin du premier confinement 2020. Si une partie de cette progression s’explique par l‘effondrement du nombre de création d’entreprises au mois de mars 2020 (-11% par rapport à mars 2019), l’Insee estime que, sans l’effet confinement, la croissance estimée de la dynamique entrepreneuriale s’élèverait tout de même à +13%.  

Ainsi, au premier trimestre 2021, 275 616 nouvelles entreprises ont été créées en France. Parmi ces nouvelles entreprises immatriculées, 65% sont des micro-entreprises.

Tous les secteurs tirent leur épingle du jeu à l’exception de celui des arts, spectacles et activités récréatives. On observe une croissance particulièrement forte des créations dans les secteurs suivants :

  • le transport et entreposage : + 123%
  • la restauration : + 51%
  • le commerce de gros : + 46%

La création d’entreprise sur le premier trimestre est en forte hausse dans chaque région de France par rapport au premier trimestre de 2020. 

En tout état de cause, l’évolution moyenne de la croissance des créations d’entreprises est nettement supérieure à celle d’avant crise.

 Au 2ème trimestre 2021

Alors que l’on observait un léger repli des créations d’entreprises en mars 2021 (-0,8 %), celles-ci rebondissent en avril, tous types d’entreprises confondus : +1,8%.

Sont en hausse :  

  • Les immatriculations de micro-entrepreneurs :+0,8% après –1,9%;
  • les créations d’entreprises classiques : +3,8% après +1,9%.

En mai 2021, nouveau repli, particulièrement des nouvelles immatriculations de micro-entrepreneurs (-7,3%). En revanche, le nombre de créations d’entreprises classiques a de nouveau progressé de 2,1%. Les nouvelles immatriculations étaient en nette baisse dans les transports et l’entreposage (-13,9%), dans les activités d’enseignement, de santé et l’action sociale (-11,6%) ou encore l’industrie manufacturière (-10,4%) et en hausse dans l’hébergement et la restauration (+12,4%).

En juin 2021, nouveau rebond bien que léger : +0,8% de nouvelles entreprises tous types confondus. Le nombre d’immatriculations de micro-entrepreneurs reste en léger recul (-0,2%) tandis que le nombre de création d’entreprises classiques progresse encore de 2,6%.

Au 3ème trimestre 2021

Sur la période des vacances scolaires estivales, l’Insee a observé une accalmie du côté des créations d’entreprises avec :

En juillet, le nombre total de création d’entreprises en recul de 1% : les immatriculations d’auto-entreprise ont reculé de 0,9% et celles des entreprises classiques de 1,1%. La baisse du nombre de créations d’entreprises concerne particulièrement l’industrie et la construction (-10,1%)  tandis que le secteur des activités d’enseignement, santé et action sociale connaît un regain d’immatriculation (+10,6%). Ce mois-ci on observe l’effet inverse concernant les secteurs :  la baisse du nombre de créations d’entreprises concerne particulièrement  le secteur des activités d’enseignement, santé et action sociale (-12,3%) tandis que le secteur du transport et de l’entreposage rebondit très nettement (+18,3%).

En août, stabilité du nombre de créations d’entreprises tous types d’entreprises confondus : +0,1 %. Les immatriculations de micro-entrepreneurs rebondissent (+3,8 %) tandis que les créations d’entreprises classiques diminuent de 5,9%.  

Après cette relative stabilité, à la rentrée de septembre 2021, le nombre total de créations d’entreprises tous types d’entreprises confondus diminue de 1,5% :

  • Les immatriculations de micro-entrepreneurs diminuent : –3,0% ;
  • tandis que les créations d’entreprises classiques augmentent : +1,1 %.

Création d’entreprise sur les 12 derniers mois

Toutefois, sur les 12 derniers mois, l’Insee enregistre une forte hausse.

En effet, le nombre total d’entreprises créées sur les douze derniers mois augmente de +23,0%. Cette augmentation est encore en partie due au niveau particulièrement bas des créations pendant le premier confinement de mars 2020.

Les créations d’entreprises  se répartissent ainsi :

Sur les 9 premiers mois de 2021 ce sont 750 312 entreprises créées contre 598 324 sur la même période en 2020.

Maintenant que nous avons fait le tour des chiffres de la création d’entreprise, intéressons-nous aux défaillances.

Les chiffres des entreprises en difficulté

Le « quoi qu’il en coûte », mantra du gouvernement depuis le début de la crise sanitaire en mars 2020 aura eu pour effet de maintenir sous perfusion un certain nombre d’entreprises fragiles. Dans cette hypothèse, la fin progressive des aides aux entreprises devrait entraîner une augmentation significative des défaillances d’entreprise. De plus, toutes ces micro-entreprises ouvertes durant la crise par des salariés en chômage partiel et des demandeurs d’emploi sont-elles viables ?

Un retour sur l’année 2020

Effectivement, avec 32 184 défaillances d’entreprise enregistrées en 2020, il s’agissait du niveau le plus bas jamais atteint depuis 33 ans. Le chiffre des défaillances d’entreprise était en baisse de près de 40% par rapport à 2019, soit 20 000 procédures de moins.

En raison des mesures financières de soutien aux entreprises et du gel de la date de cessation de paiement, le nombre de procédures de redressement judiciaire a reculé de près de 50 %.

Les assignations de créanciers à l’origine de 30% des liquidations judiciaires en temps normal ont quasiment disparu durant l’année 2020. Naturellement, le nombre de procédures de liquidation judiciaire a diminué de 34%.

 Enfin, le nombre de procédures de sauvegarde recule de 14% au global mais augmente de 12% pour les PME.

Sur 2020, ce recul historique du nombre de procédures pour défaillances a été observé dans tous les secteurs d’activité et sur tout le territoire.

Si ces chiffres apparaissent comme une bonne nouvelle, l’emploi ayant été sauvegardé et le pouvoir d’achat des Français avec, ce n’est pas si simple !

 Les experts anticipent un rebond particulièrement fort du nombre de défaillances d’entreprise avec la fin progressive des aides. Qu’en est-il jusqu’ici sur l’année 2021 ?

Un niveau de défaillances d’entreprise toujours exceptionnellement bas en 2021

 Les données de la Banque de France font état d’une chute de 40,9% du nombre de faillites en France en mars 2021 par rapport à 2020, date de début de la crise sanitaire. On estime le nombre d’entreprises « zombies » à près de 300.000.

Le nombre d’entreprise de procédures pour défaillance commence à remonter sur le 2ème trimestre 2021. Celui-ci a en effet augmenté de 14,2% au deuxième trimestre par rapport à la même période de 2020. Ce sont majoritairement les TPE de moins de six salariés, déjà fragiles avant la crise, qui ont été concernées par ces défaillances (90% de ces défauts).  Le niveau des défaillances reste encore à un niveau exceptionnellement bas, en dépit d’une courbe qui remonte lentement. Si les défaillances ont augmenté de 14,2% au deuxième trimestre, cela ne représente que 6.587 procédures collectives. Les ouvertures de procédures se situent à 46% en dessous du pic historique de 1993.

En août 2021, le nombre de défaillances sur un an reste très bas et enregistre un recul de 26,3 % par rapport à la même période un an plus tôt.

Enfin, pour le mois de septembre le nombre de défaillance est toujours au plus bas, l‘Insee ayant enregistré seulement 2543 procédures de défaillance contre 4731 sur septembre 2019 (avant crise).

Pourquoi le taux de défaillance est-il bas ?

 Le relativement faible nombre de défaillances sur 2021 s’explique par la mise en œuvre de nombreuses mesures gouvernementales de soutien aux entreprises en difficulté : fonds de solidarité, recours à l’activité partielle, exonérations et reports de charges sociales, mesures facilitant la mise en place de moratoires pour les dettes bancaires et les loyers, prêts garantis par l’état, prêts directs de l’état aux entreprises et mesures d’urgence pour les secteurs en sous-activité prolongée.

Qu’en sera-t-il avec la fin des aides financières, de l’activité partielle et que les entreprises devront rembourser leur Prêt garanti par l’État (PGE) ? Ces entreprises en difficulté devront miser sur une reprise exceptionnelle de leur activité pour survivre et pouvoir rembourser les sommes empruntées par leurs soins.

Rendez-vous en début d’année prochaine pour connaître le dynamisme global de la création d’entreprise sur cette année 2021, encore bien mouvementée,  !

 Sources ici et .

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