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Les chiffres de la création d’entreprise 2020

A la une Création Entreprise

La création d’entreprises a battu des records en 2019. Dans le même temps, le nombre de défaillances d’entreprises est revenu à son niveau d’avant la crise économique de 2008. Une année très dynamique pour les entreprises ! Examinons les dernières statistiques plus en détail afin de comprendre les réalités du paysage entrepreneurial Français.    

La création d’entreprise est encore très dynamique cette année puisqu’après une forte hausse en 2018, la tendance ne s’est pas démentie l’année passée. Ce sont 815 300 entreprises qui ont vu le jour en 2019, soit 124 000 de plus qu’en 2018 pour une progression de 18%. Après 2018, c’est un nouveau record d’atteint. 

Nombre de créations par type d’entreprise

Les chiffres de l‘année 2019 : un nouveau record atteint.

Grâce aux exonérations de charges sociales accordées aux micro-entrepreneurs au 1er Janvier 2019et le rehaussement des seuils de chiffres d’affaire, leur nombre a encore largement augmenté. En effet le nombre d’immatriculations d’auto-entreprises a augmenté de 25%, nombre qui avait déjà augmenté de 28% en 2018. Cela représente 78 000 immatriculations supplémentaires. Leur succès est indéniable mais ce régime microsocial pourrait connaitre un ralentissement tout au long de 2020 suite au coup de frein apporté par le gouvernement aux exonérations sociales.

Les entreprises individuelles classiques (EI) sont également concernées par une forte hausse, puisqu’il s’en est créé 16% de plus en 2019. Ce sont 28600 EI supplémentaires dans le paysage Français.

Les sociétés enregistrent une belle performance : +9% d’augmentation en 2019 contre seulement +2% en 2018, soit 17 300 de plus.

La proportion de micro-entreprises dans le nombre total des entreprises crées s’est accrue, passant de 41% en 2017 à 47% en 2019. Près d’une entreprise ouverte sur deux est une micro-entreprise.

Les chiffres de Janvier 2020 : un début de ralentissement ?    

Les chiffres pour le mois de Janvier 2020 ont été publiés par l’Insee mi-février et font déjà état d’un ralentissement de la création d’entreprise. Le nombre total de création d’entreprises baisse en effet de 1,9% en Janvier 2020, tous types d’entreprises confondus.

Ces chiffres sont toutefois à relativiser puisque, comme cela était prévisible, c’est le nombre d’immatriculations en micro-entreprise qui subit la plus forte baisse, soit une diminution de 10,1% tandis que le nombre d’entreprises classiques rebondit de 6,5%.  Beaucoup d’auto-entrepreneurs se sont lancés en décembre 2019 afin de profiter des exonérations applicables aux micros ouvertes jusqu’au 31 décembre 2019 (36 946 créations de micro en décembre contre 30804 en novembre).

Créations d’entreprise par secteur d’activité

Les secteurs qui ont connu la plus forte augmentation du nombre d’entreprises créées en 2019 sont les suivants :

  • Activités spécialisées, scientifiques, techniques et de soutien aux entreprises : 143 000 entreprises de plus dans ce secteur. Les activités de conseil de gestion connaissent la plus forte hausse au sein de ce secteur d’activité et représente 8% de l’ensemble des créations d’entreprise.  
  • Autres services aux ménages : le nombre de création d’entreprises a beaucoup augmenté dans ce secteur (+53 900 entreprises) notamment grâce aux activités liées à la beauté et aux activités de coaching.

Les régions les plus dynamiques

Globalement toutes les régions ont connu un véritable sursaut de la création d’entreprises en 2019. Toutefois, l’Ile-de-France, avec 32 100 créations d’entreprises supplémentaires, contribue pour 1/4 de l’augmentation totale. Comme on peut s’y attendre, ce sont les activités de conseil pour les affaires et la gestion qui ont contribué à créer le plus de structures, et majoritairement avec un statut d’autoentrepreneur (2700 immatriculations sur 3300 créations).

Les autres régions les plus dynamiques sont les suivantes : Pays de la Loire (+24%), les Hauts-de-France (+23%) ainsi que l’Auvergne-Rhône Alpes (+23%).

Les chiffres des entreprises en difficulté

Les statistiques de l’Observatoire Consulaire des Entreprises en Difficultés sont parues. L’OCED a été mis en place en 1994 par la CCI (chambre de commerce et d’Industrie)  pour suivre les défaillances des entreprises. La création de cet observatoire fait suite à un pic historique de défaillances atteint en 1993 et qui sert encore aujourd’hui de repère pour les statistiques. 

Un nombre de défaillances d’entreprises en baisse

De ce côté-ci les nouvelles sont bonnes aussi. Le nombre de créations d’entreprise a augmenté tandis que le nombre de défaillances a nettement diminué pour atteindre son niveau d’avant la crise économique de 2008.

En effet, le nombre de procédures collectives ouvertes a diminué de 5% au niveau national et de 6% en Ile-de-France.

Par exemple, le nombre de procédures collectives en île de France se réparti ainsi :

  • Procédures judiciaire ouvrant une période d’observation :
    • Procédure de sauvegarde : 104 en 2019 soit +7%
    • Procédure de redressement : 2150 en 2019 soit +3%
  • Procédures de liquidation judiciaire : 8450, soit -8% 

Si la région Ile-de-France repart sur des bases plus solides, deux régions connaissent un taux de défaillances en augmentation : la Provence Alpes Côtes d’Azur (+5%) et  l’Auvergne-Rhône-Alpes (+3,8). 

Les derniers chiffres établissent un nombre de défaillances global à 52000 en cumul sur 12 mois, ce qui représente une baisse de 4,8% par rapport à 2018.

Un bilan 2019 à nuancer :

Ces chiffres encourageants sont tout de même à nuancer car le nombre de procédure amiables a augmenté de 9%. Ces procédures amiables, que sont le « mandat ad hoc » et la « conciliation », ont pour objectif de négocier avec les créanciers en amont des procédures collectives (sauvegarde, redressement puis liquidation judiciaire).

Il y a également plus de salariés dont l’emploi est menacé compte-tenu de la taille importante des entreprises concernées par une procédure collective (plus particulièrement amiable).

Ces chiffres font état d’une nette diminution des ouvertures de procédures de liquidation judiciaire mais une d’augmentation du nombre d’actions préventives. L’Observatoire explique ces statistiques par un contexte tendu en termes de commerce international : tendances commerciales protectionnistes et absence de visibilité sur les conséquences du « Brexit ». En revanche, la stabilité de la croissance Française et la réduction du déficit public assure un cadre stable pour les entreprises.